47

Ann entra dans l’église en milieu de matinée. Frewin était debout sur l’estrade du chœur, cerné de tableaux, et parlait à ses hommes rassemblés sur des bancs pour cet office très particulier. Ann devina que la PM préparait son intervention dans le camp de la 3e section pour fouiller chaque tente, vider chaque caisse d’effets personnels. Frewin s’apprêtait à déclarer la guerre à la compagnie Raven.

Ann s’installa discrètement en retrait pour saisir les paroles du lieutenant et découvrit qu’il n’était pas en train d’établir un plan d’assaut mais plutôt de disséquer les crimes de la veille. Les mots de Frewin résonnaient dans la nef, et elle remarqua qu’il manquait Donovan et Matters.

— ... plus le temps passe et plus il brouille les pistes. En revanche, il y a des actes qu’il ne peut contrôler, et certains de ses gestes trahissent ce qu’il est réellement.

— Quelque chose de concret pour une fois ? demanda Baker.

— La personnalité d’un individu n’est pas concrète, Baker, alors n’attendez pas que nos analyses le soient. Je comprends votre frustration, et croyez-moi, je la partage, mais il faut être patient, plus nos analyses s’affineront et plus nous cernerons l’homme en question, jusqu’à ce que nous sachions que c’est lui. Je pense notamment à ce qu’il a fait la nuit dernière, avec ces deux femmes. Rien n’est anodin, s’il n’a pas pris la peine de jeter leurs corps dans le puits comme pour les hommes, c’est qu’elles ne valaient pas l’effort à ses yeux.

— Ou qu’il voulait nous les montrer ! Toujours son désir de mise en scène, proposa Conrad.

Frewin secoua la tête.

— Je ne crois pas, pas cette fois. Il n’y avait aucun style, pas d’effet visuel, pas d’originalité dans la manière d’exposer les corps, sous trois kilos de bandes adhésives par exemple. Non, là ce n’était que violence, mutilation, carnage au niveau des parties génitales des deux femmes. Le visage était soit détruit pour la mère, soit caché derrière la croupe et sous du tissu pour la fille. On ne nous le montrait pas, on n’exposait que le résultat d’une colère. Ce qui était mis en avant c’était leur sexe, la chemise de nuit relevée. Des sexes torturés, saccagés. Et s’il y avait une vague mise en scène, elle ne reposait que sur des objets trouvés sur place, bouteille et bougie, rien de particulier sinon leur forme rappelant un pénis. Là encore ce n’est pas anodin. Mais surtout, le tueur a pris la peine d’amener la fille dans la chambre des parents. Ça c’est important.

— Pourquoi ? voulut savoir Baker qui ne comprenait pas où tout cela allait les mener.

— Parce que la ceinture qui a servi à étrangler la fille a été prise dans sa chambre, il y avait deux boîtes en carton ouvertes sur une commode, l’une était vide, l’autre contenait une ceinture usée. Je pense que le tueur est entré dans la pièce pendant qu’elle dormait, il a fouillé dans ses affaires, ce qu’il pouvait inspecter sans prendre le risque de la réveiller. Il a trouvé ces ceintures et a pris la plus belle, celle du dimanche. C’est pour ça qu’il ne l’a pas tuée comme les autres enfants : en les étouffant dans leurs draps et oreillers. La vue de la ceinture a dû réveiller quelque chose en lui.

— Il était battu à coups de ceinture quand il était môme, hasarda Monroe.

Frewin tendit l’index vers lui.

— Exactement. Nous savons que les liens entre violence, sexualité et crime sont essentiels. L’excitation des meurtres des garçons était à son comble quand il est entré dans la chambre de la fille. Là, il a voulu prendre un peu plus de temps. Les corps de ses victimes encore chauds dans les pièces attenantes, il avait besoin de remobiliser ses esprits, se poser un moment. Il la regarde dormir mais n’éprouve aucune empathie. Elle n’est qu’un objet qui le renvoie à sa colère. Alors il scrute les meubles, ouvre des boîtes à portée de main. La vision des ceintures réveille en lui des souvenirs douloureux, liés à un traumatisme fondateur de sa personnalité. La rage le reprend. En bon provocateur de la société qu’il est, il choisit la belle ceinture du dimanche, la symbolique est trop tentante. Il étrangle la fille, jusqu’à ce qu’elle cesse de taper des bras et des jambes contre son matelas. Elle n’est pas morte mais dans un état second. Alors il passe dans la chambre des parents pour leur fracasser la tête à coups de marteau, celui qu’il a pris dans la grange. Tous ses actes sont liés à des opportunités dans ce massacre. Le marteau, la ceinture, les draps, la bouteille, la bougie, rien que des éléments fournis par le décor, ce qui contraste avec ses mises en scène sophistiquées et méthodiquement préparées des crimes précédents.

— Et c’est lorsqu’il a neutralisé le père et amoindri la mère qu’il va chercher la fille..., termina Conrad tout bas.

— Oui, je pense ; car malgré son état il est possible qu’elle ait gémi tandis qu’il la violait avec un couteau, comme la mère d’ailleurs, ça aurait pu réveiller du monde dans la maison, donc il fallait qu’ils soient déjà tous morts. Et il faut s’interroger sur la raison de cet acte. Pourquoi aller chercher la fille pour la torturer et l’achever dans la chambre des parents plutôt que d’en finir avec elle sur son propre lit ?

— La chambre parentale revêt une importance symbolique, comprit Conrad.

— C’est en effet l’explication la plus plausible. La ceinture, la chambre des parents... à ce stade les conclusions semblent évidentes. Le tueur a exclu toute présence masculine tout en laissant une trace – sexuelle – dans les deux femmes, comme pour dire que, même absent, l’homme est là, et pas n’importe quelle partie de l’homme : son sexe. La présence masculine n’a pas besoin d’être concrète, physique, elle est omniprésente par le truchement des objets enfoncés en elles. Et voilà le trauma bien présent. Cet homme a été battu et violé par son père. Pour moi ça ne fait plus aucun doute.

— Et dans les faits, ça nous conduit à quoi ? questionna Larsson.

— A réduire la taille des cercles qui cernent sa personnalité, jusqu’à ce que nous sachions précisément comment il est. Tout cela doit nous alerter sur le comportement du tueur avec les autres hommes, avec son rapport à l’autorité. Car la hiérarchie, dans les rapports que le tueur doit entretenir avec ses officiers, est une forme de substitut paternel, qu’il le veuille ou non, c’est trop évident. Avec ce qu’il a vécu, il ne doit pas être à l’aise avec les contraintes, les ordres. Gardons bien cela en tête.

Monroe imprima à ses traits de dur à cuire une grimace qui accentua son expression dégoûtée lorsqu’il dit :

— Il est bizarre, ce mec, maintenant qu’on sait qu’il veut... tuer la chance des gars qui sont supposés avoir plus de bol que lui les jours de combat, on peut dire que c’est aussi un moyen de se venger de la chance qu’il n’a pas eue quand il était gosse, non ?

Frewin haussa les sourcils. Le risque avec l’analyse du langage du sang c’était que tout le monde, une fois initié, voulait y aller de sa petite déduction, au risque d’entrer dans le grand n’importe quoi ou la facilité, comme le faisait Monroe. Le lieutenant préféra ne pas relever et allait poursuivre lorsque Baker se pencha pour intervenir :

— C’est bien beau tout ça, mais jusqu’à présent tout ce qu’on déduit ne nous aide pas à cerner le bonhomme. Chaque fois on suppose tel ou tel trait de caractère mais on a toujours toute une liste de suspects et aucun sur lequel on puisse pointer le doigt.

— Jusqu’à maintenant ! lança Ann, très théâtrale. Avec ce que vient d’exposer le lieutenant Frewin, je crois qu’on peut réduire notre liste à quatre noms.

Tous les visages se tournèrent vers elle. Elle quitta la colonne de pierre contre laquelle elle s’était appuyée et monta sur l’estrade pour tirer le tableau dressant la liste des membres de la 3e section encore valides. Elle ajouta « 44 » en face de sept noms et le montra à tous.

 

- capitaine Lloyd Morris D 44

- lieutenant Philip Piper

- adjudant Henry Clark D

- sergent (infir.) Parker Collins D 44

- caporal Douglas Régie D

- caporal Adam Houdan

- soldat Vladimir Hriscek D 44

- soldat Martin Clamps D

- soldat Jeremy Brodus D

- soldat Cal Harrison D 44

- soldat Peter Brolin

- soldat James Castello 44

- soldat John Traudel D

- soldat Rodney Barrow D 44

- soldat Steve Risbi

- soldat John Wilker D 44

 

— Ils chaussent tous du 44, la pointure du tueur, exposa Ann. Et parmi eux, Hriscek, Harrison, Barrow et Wilker sont soit des solitaires, soit des fortes têtes, et tous ont des problèmes avec l’autorité. On pourrait peut-être y ajouter Traudel pour le gabarit imposant, mais apparemment il obéit sans poser de questions et se mêle à tout le monde sans effort.

— Toujours le même, gronda Monroe. Ce Harrison devient pesant ! Je dis : il faut lui tomber dessus, arrêtons de tergiverser !

Frewin leva la main pour imposer le silence et s’adressa à Ann :

— Je commence à connaître ce regard, vous avez une idée derrière la tête, n’est-ce pas ?

Ann ne se fit pas prier :

— Il ne faut pas y aller de front, ça va souder définitivement la section contre le reste du monde, on n’en obtiendra plus rien, même moi. De plus je crois que c’est risqué, on ne sait pas quoi ni où chercher. Attendons, il y a encore des données à collecter pour en savoir plus. Katarina Weiss n’a pas encore terminé ses thèmes, je viens de passer la voir, c’est pour aujourd’hui si tout se passe bien. Et vous vouliez interroger la petite amie de Rosdale, je crois ? C’est une bonne chose car nous n’avons pas percé le mystère de son symbole féminin dessiné à la hâte avant de mourir. Ce n’était pas anodin de sa part, alors creusons là. Vous voyez, il y a encore beaucoup de pistes avant de se précipiter sur Harrison et consorts.

Frewin acquiesça froidement.

— Et votre hypothèse d’un tueur... femme ? dit-il devant ses hommes.

Ann fut décontenancée, elle ne s’attendait pas à ce qu’il partage avec eux une théorie aussi surprenante. Elle passa en revue les hommes qui la dévisageaient, curieux d’en savoir plus.

— C’est... juste une éventualité à ne pas omettre.

— Une femme ? s’indigna Baker, c’est impossible...

— Au contraire ! le coupa Frewin. Si le tueur était une femme cela expliquerait bien des choses.

— Vous y croyez, lieutenant ? demanda un Larsson stupéfait.

— À défaut d’y croire, je la garde dans un coin de ma tête, comme vous devriez tous le faire dorénavant. On ne sait jamais.

— Mais il n’y a pas de femme ou presque ! contra le géant blond.

Frewin désigna Ann d’une main.

— Si. Et Katarina Weiss, et d’autres secrétaires ainsi que des infirmières. Certes tout désigne la 3e section depuis le début, et à moins d’une femme très bien informée, c’est une hypothèse impossible, cependant je vous invite tous à garder cette idée, aussi folle soit-elle, dans un coin de vos cervelles.

— Pourquoi pas l’un des nôtres tant qu’on y est ? s’énerva Monroe.

Frewin approuva :

— Et c’est la seconde fois que je vous entends l’envisager, Eliot. D’ailleurs, vous chaussez du 44, tout comme Conrad, Matters, Donovan et moi-même. J’ai vérifié.

— C’est la pointure la plus courante dans l’armée, rappela Conrad.

Frewin contempla ses hommes, bousculés d’être ainsi suspectés, et les gratifia d’un de ses rares sourires chaleureux pour les rassurer. Sourire qui disparut aussitôt quand il enchaîna :

— Quoi qu’il en soit, Ann a peut-être raison, attendons au moins ce soir pour intervenir dans la 3e section.

— On va encore attendre ! protesta Monroe dans son coin.

Frewin haussa le ton d’un coup :

— Moi aussi j’ai envie de mettre les choses au clair avec ces gars, mais la tempérance de Mlle Dawson n’est peut-être pas une mauvaise chose ! Maintenant, rompez. Allez me rassembler les témoignages de toute personne susceptible d’avoir vu ou entendu quelque chose cette nuit aux abords de la ferme.

Frewin émit un sifflement sec et désigna la porte de l’église. C’était la première fois que Ann le voyait aussi impérieux avec ses soldats. Il savait les contenir et reprendre le contrôle dès que son autorité était malmenée. Ils obéirent et quittèrent la nef vivement en passant par la sacristie.

Frewin se tourna vers l’infirmière.

— Comment avez-vous obtenu cette liste des pointures ? s’enquit-il.

— J’ai gentiment demandé. Ça marche parfois, vous savez ?

— C’est le soldat dont vous m’aviez parlé ? Il peut nous servir ? Nous transmettre d’autres infos ?

Ann fit signe qu’il fallait oublier.

— Il l’a fait parce que j’ai été sympa avec lui et qu’un de ses camarades m’a... taquinée, mais il a obtempéré cette fois à condition que je lui « foute la paix ensuite ». Donc, non, on peut rayer cette option.

Ses yeux fixaient le lieutenant avec une vigueur déconcertante. Frewin sentait qu’elle n’était pas satisfaite de cet échange. De la relation que nous avons en ce moment. Des silences concernant ce qui s’est passé entre nous l’autre nuit. De mon attitude...

— Écoutez, Ann, je..., commença-t-il.

La porte s’ouvrit en grand, la lumière du jour explosa dans l’église. Matters entra au pas de course.

— Je viens d’avoir Donovan par radio, il se met en route depuis le camp de base sur la plage. Il sera là en début d’après-midi.

Le jeune sergent prit le temps de respirer et compléta :

— Il vient avec Lisa Hiburgh.

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